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French
Dataset description
Les Plans Nationaux d’Actions pour les espèces menacées constituent une des politiques mises en place par le Ministère en charge de l’Environnement pour essayer de stopper l’érosion de la biodiversité. Ils sont codifiés à l’article L.414-9 du code de l’environnement :
« Des plans nationaux d'actions pour la conservation ou le rétablissement des espèces visées aux articles L. 411-1 et L. 411-2 ainsi que des espèces d'insectes pollinisateurs sont élaborés et, après consultation du public, mis en œuvre sur la base des données des instituts scientifiques compétents lorsque la situation biologique de ces espèces le justifie. Ces plans tiennent compte des exigences économiques, sociales et culturelles ainsi que des impératifs de la défense nationale. Les informations relatives aux actions prévues par les plans sont diffusées aux publics intéressés ; les informations prescrites leur sont également accessibles pendant toute la durée des plans, dans les secteurs géographiques pertinents. Un décret précise, en tant que de besoin, les modalités d'application du présent article »
Le PNA Outarde Canepetière est coordonné au niveau national par la DREAL Nouvelle Aquitaine et animé et mis en œuvre par la LPO nationale. La DREAL Occitanie associée à ce PNA, a confié son animation et sa mise en œuvre technique générale au COGard associéà la LPO Occitanie, DT Héraultet DT Aude, au GOR et à l’ALEPE).
Par ailleurs l'Outarde canepetière est une espèce protégée-au niveau national et comme telle, en vertu de l'arrêté du 29 octobre 2009 fixant la liste des oiseaux protégés sur l’ensemble du territoire et les modalités de leur protection (article 3):
«I. ― Sont interdits sur tout le territoire métropolitain et en tout temps :
― la destruction intentionnelle ou l’enlèvement des œufs et des nids ;
― la destruction, la mutilation intentionnelles, la capture ou l’enlèvement des oiseaux dans le milieu naturel ;
― la perturbation intentionnelle des oiseaux, notamment pendant la période de reproduction et de dépendance, pour autant que la perturbation remette en cause le bon accomplissement des cycles biologiques de l’espèce considérée.
II. ― Sont interdites sur les parties du territoire métropolitain où l’espèce est présente ainsi que dans l’aire de déplacement naturel des noyaux de populations existants la destruction, l’altération ou la dégradation des sites de reproduction et des aires de repos des animaux. Ces interdictions s’appliquent aux éléments physiques ou biologiques réputés nécessaires à la reproduction ou au repos de l’espèce considérée, aussi longtemps qu’ils sont effectivement utilisés ou utilisables au cours des cycles successifs de reproduction ou de repos de cette espèce et pour autant que la destruction, l’altération ou la dégradation remette en cause le bon accomplissement de ces cycles biologiques. »
Les zonages ci-après correspondent donc à une délimitation géographique partielle (c. à. d. en l'état des connaissances aux dates indiquées) des espaces physiques et biologiques cités à la définition du point II, pour cette espèce sur notre territoire régional.
http://www.nouvelle-aquitaine.developpement-durable.gouv.fr/l-outarde-canepetiere-a1744.html
Espèce autrefois largement répandue dans les zones de plaines cultivées de la France (polyculture -élevage), l'Outarde canepetière a connu un déclin spectaculaire de ses effectifs nationaux de près de 80 % de ce qu'ils étaient en 1975, largement imputable aux changements des systèmes agricoles tendant à augmenter la taille du parcellaire et faire disparaître les milieux herbacés. Paradoxalement dans le sud méditerranéen de la France (PACA et ex-Languedoc-Roussillon), l'Outarde canepetière a été en ré-expansion depuis une trentaine d'années, là aussi sous l'effet direct des changements agricoles, les friches d'arrachage des vignes ayant beaucoup contribué à celle-ci. En Occitanie, l’espèce reste concentrée sur l’ex-Languedoc-Roussillon où la reconquête s'est faite principalement d'Est en Ouest et a atteint en 2008 les Pyrénées-Orientales. Par contre les Grands-Causses autrefois occupés restent totalement vides de reproducteurs aujourd'hui depuis leur disparition d’Aveyron (Larzac) au début des années 2000. Il est à noter que, si la croissance des effectifs en Occitanie a été constante de 2004 à 2012, en 2016 un recul de l’ordre de 3 % a été enregistré. En zone méditerranéenne française, contrairement au centre de la France, l'espèce est sédentaire et ne connait donc en hiver que des mouvements locaux aboutissant à des concentrations en hivernage sur des sites peu nombreux mais parfois très denses. Pour cette population méditerranéenne, le PNA ambitionne d’accompagner l’évolution des effectifs et de l’aire de répartition de l’espèce dans un contexte de très fort développement économique et urbain. Les ZPS à Outardes désignées ainsi que les autres zonages du PNA permettent la mise en place de mesure agri-environnementales (MAE).
Le PNA Outarde Canepetière produit, dans le cadre du porter à connaissance, un outil cartographique pour contribuer à l'aide à la décision pour les projets d'aménagement du territoire. L'objectif est de faire connaître les territoires nécessaires au maintien de la population méditerranéenne de l'Outarde Canepetière et permettre leur prise en compte le plus en amont possible dans les projets, plans ou programmes.
Il y a deux types de zonages :
-les Domaines vitaux = zones utilisées en période de reproduction : mosaïques agricoles abritant des couverts différents pour les mâles et les femelles et où des comportements de reproduction (mâles chanteurs plus présence de femelles) ont été confirmés.
-les Zones d'hivernage : ces sites qui peuvent faire l'objet d'échanges d'oiseaux entre-eux, regroupent l'essentiel des populations sédentaires du sud de la France sur des surfaces alors assez réduites, d'où leur très grande importance et fragilité.
Pour les Domaines vitaux, ils correspondent aux habitats particuliers nécessaires à cette saison à l’espèce (mai à aout) ; ils sont déclinés en 2 couches :
- DV Enquêtes nationales (intégrant 3 enquêtes successives : ici 2008-2016) : les effectifs correspondent à ceux des recensements nationaux effectués tous les 4 ans pour les mâles chanteurs. Certains sites, du fait de la variation des pratiques agricoles, peuvent avoir été vacants lors de certaines années d’Enquête Nationale mais ils restent considérés comme des lieux potentiels de reproduction durant ce laps de temps. Le dernier comptage (2020) fera l’objet d’une mise à jour DV 2012-2020 dès que possible, le prochain comptage national aura lieu en 2024.
- DV Elargis : Ces zonages - intégrant les précédents et les complétant - prennent en compte toutes les autres données d’Outarde présentant un comportement reproducteur durant la période de référence des 3 enquêtes nationales (ici : 2008 à 2016). Ces données correspondant à un recueil plus aléatoire sur le territoire mais en même temps plus continu dans le temps permettent d’étoffer la réalité de la répartition tandis que les données d’enquêtes sont plus centrées sur l’estimation fiable des effectifs.
Dans les 2 cas, les données précises de mâles chanteurs (plus rarement de femelle adulte) associés à un tampon de 300 m. permettent de cartographier les parcelles occupées (est intégrée également toute parcelle comprise entre 2 localisation de mâle chanteurs situées à moins de 1 000 m de distance réciproque). Au contraire, les secteurs impropres à la vie de l’espèce (urbanisés ou boisés) sont retirés en périphérie de zonages (mais il peut en subsister au sein des ensembles géographiques).
Pour les zones d'hivernage, ils correspondent soit à des sites occupés et connus de longue date, soit apparus depuis peu. L'effectif (en nombre d'individus cette fois-ci) est indiqué pour 2001 puis pour chaque année depuis 2004 dans la mesure ou les comptages se font désormais chaque hiver.
Ces zonages sont susceptibles d'être complétés périodiquement, soit à l'occasion du recensement national des mâles chanteurs tous les 4 ans, soit lors de la confirmation de nouveaux sites d'hivernage.
Données espèce :
Dans un contexte de très fort développement économique et urbain dans les plaines littorales de l’ex Languedoc-Roussillon, souvent jugées à tort comme de moindre enjeux pour la biodiversité, il est nécessaire de maintenir les zones favorables à la reproduction des Outardes. Pendant la période de reproduction d'avril à août, les mâles et les femelles recherchent des couverts différents d'où la nécessité d'un milieu en mosaïque herbacée dense. Les habitats particuliers nécessaires à la reproduction correspondent aussi à des besoins alimentaires : à cette période l'Outarde est plus insectivore (notamment juvéniles). Les zonages englobent donc les zones nécessaires à la reproduction et à l'alimentation.
Données effectifs :
Les chiffres reprennent le recensement national effectué tous les 4 ans pour les mâles chanteurs. Ces suivis se basent sur un protocole national commun et sont réalisés de façon coordonnée quand c'est nécessaire (sites inter départementaux). Les points d'écoute et d'observation ont une durée et un positionnement qui suivent un protocole permettant d'être reproductibles Du fait de la variation des pratiques agricoles, certains sites peuvent être vacant 1 voire 2 années parmi les 3 comptages nationaux mais restent des sites potentiels (éliminés seulement après 4 enquêtes successives sans indice de présence). Pour cette espèce le seul moyen généralisable d'apprécier les effectifs reproducteurs est le comptage des mâles chanteurs. Les femelles ne peuvent faire l'objet de comptages fiables et non dérangeants sur de grandes surfaces. Il n'y a par ailleurs pour cette espèce pas à proprement parler de « couples reproducteurs » les femelles couvant et élevant seules leurs jeunes, après l'accouplement sur un « lek » (zone de rassemblement de chanteurs) de mâles.
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